Recherche avancée
Salons & Moteurs du groupe
A PROPOS
Nos chiffres

Témoignages

Mise relation d'affaires

Contact

 



SIHH 2016 : la haute horlogerie réinvente ses classiques
 
Le 28-01-2016
de SOJH® - News des expositions

Le rideau vient de tomber sur la 26e édition du salon international de la Haute Horlogerie, SIHH pour les intimes. Ménageant une place aux petits nouveaux et renonçant à la multiplication échevelée des nouveautés, l’horlogerie prouve une fois encore que la modernité ne se loge pas toujours où on le pense.

C’est l’un des deux grands rendez-vous horlogers de l’année. Exclusivement dédié à la haute horlogerie, ce salon feutré attire près de 15 000 visiteurs du monde entier. Cette année, nouveau décor et nouvelle implantation : le salon a poussé les murs pour faire de la place aux « petits nouveaux ». « Nous avons dégagé de l’espace pour accueillir « Le Carré des Horlogers » qui est constitué de 9 nouvelles marques, des horlogers et ateliers indépendants explique Fabienne Lupo, Présidente et Directrice Générale de la Fondation de la Haute Horlogerie. Je pense que plus de variété et de complémentarité dans l’offre, c’est intéressant pour tout le monde. »

LE CARRÉ DES HORLOGERS, PLACE AUX PETITS NOUVEAUX

Christophe Claret ou Laurent Ferrier sont bien connus des collectionneurs depuis des années. D’autres - comme MB&F, Hautlence ou HYT - n’ont que quelques années et déjà, ils sont adoubés « chevaliers » de la haute horlogerie. Design, matériaux, complications, références culturelles… tout passe à la moulinette de l’inspiration de ces agitateurs de l’horlo qui s’amusent très sérieusement. Robots, araignées, vaisseaux spatiaux ou clepsydre revisitée, rien ne les arrête.

VALEURS SÛRES CONTRE SOCIÉTÉ DE CONSOMMATION - INNOVATION

L’année passée était stellaire. Aventurine, météorites et complications astrales, les horlogers semblaient s’être donné rendez-vous dans les étoiles. Cette année, ils font fructifier leur patrimoine et capitalisent sur leur identité. « On insiste sur les fondamentaux de l’horlogerie, on se concentre sur ce que l’on sait faire, on veut donner du sens aux créations analyse Fabienne Lupo. Certaines montres sont totalement réinventées. C’est assez formidable de voir la capacité de renouvellement de maisons parfois centenaire, qui arrivent à réinventer complètement des montres. Cela fait écho aux tendances, à la situation économique. On se recentre sur les fondamentaux des collections historiques, voire patrimoniales. »

Les marques capitalisent donc sur leurs modèles iconiques. Chez Audemars Piguet, on n’a jamais vraiment cessé d’exploiter le succès de la Royal Oak et de son design atypique. En 1972, la montre à la lunette vissée octogonale se payait le luxe de sortir en acier au prix de l’or, matériau vedette de la haute horlogerie. Quarante-quatre ans plus tard, retour à l’or jaune. « L’or jaune est en train de revenir observe Tim Sayler, Directeur Marketing, Audemars Piguet. Beaucoup de collectionneurs, surtout des jeunes, s’intéressent aux montres vintage, où bien sûr l’or jaune était plus présent. »

Qu’il s’agisse de mode, de moto ou d’horlo, le vintage a le vent en poupe et comme chez Audemars Piguet, IWC, Vacheron Constantin et bien d’autres, on ne change pas une équipe qui gagne. Ce qui n’empêche pas les horlogers d’innover, comme Montblanc, qui relance sa collection 4810, entièrement redessinée. Pour le 85e anniversaire de la Reverso, Jaeger-LeCoultre présente l’extraordinaire Tribute Gyrotourbillon. « La Reverso est une exception dans cette société de consommation décode Janek Deleskiewicz, directeur artistique et design chez Jaeger-LeCoultre. Cette année nous avons voulu nous consacrer à la Reverso et redéfinir, plus que l’extérieur de la montre, les mouvements à l’intérieur. » Des mouvements automatiques à deux faces permettent un usage plus simple des différentes fonctions et offrent finalement deux fois plus de possibilités de faire du neuf. « L’innovation n’est pas forcément une remise en cause ».

UNE MONTRE POUR SE RÉAPPROPRIER SON TEMPS

Il y a un an, un vent menaçant glaçait les allées : les smartwatches allaient débarquer. Certains prédisaient un séisme pour l’industrie ; les horlogers qui avaient chanté tout l’été se trouveraient fort dépourvus une fois la bise venue. Quelques mois après la sortie de l’Apple Watch, l’état d’alerte semble levé. « Ce sont deux marchés complètement différents, deux objets complètement différents, deux fonctionnalités différentes. Aujourd’hui, on a pas vraiment besoin d’une montre pour avoir l’heure. Quand on achète une montre, on achète de l’émotion, un bel objet avant tout, pour certains presque des objets d’art confirme Fabienne Lupo. C’est un objet vivant que vous portez au poignet ». L’horlogerie traditionnelle agit comme une vraie « digital détox ». « Nous comptons parmi nos clients beaucoup de jeunes entrepreneurs de la Silicon Valley observe Tim Sayler chez Audemars Piguet. Ils sont tellement immergés dans monde digital et l’électronique qu’ils ont envie de décrocher et de se déconnecter ». Plus encore, pour Janek Deleskiewicz, la montre est un prolongement de soi-même. « On ne choisit pas une montre par hasard. Le temps c’est ce qui nous rappelle notre passé, nos souvenirs mais c’est aussi ce qui nous projette dans le futur. L’esthétique de l’objet doit nous correspondre. »

HAUTE HORLOGERIE ET HAUTE JOAILLERIE, C’EST PARTI POUR DURER

Le mariage entre la haute horlogerie et la haute joaillerie semble parti pour durer. Si de tout temps des maisons comme Van Cleef & Arpels ou Cartier ont joué la carte du temps poétique avec des complications horlogères et un travail d’orfèvrerie et de joaillerie extraordinaire, Richard Mille, Audemars Piguet ou Roger Dubuis ont pris le virage en ciblant les femmes, avec des pièces d’un luxe inouï. Les métiers d’art se découvrent une nouvelle jeunesse, comme chez Cartier où l’on a adapté la technique de la granulation étrusque au travail de l’émail.

Art du sertissage, pierres extraordinaires, émaux… les métiers d’art fusionnent avec la haute horlogerie. On ne se contente plus de « décorer » luxueusement une montre à quartz. « Nous célébrons la femme dans un univers à plusieurs facettes. La collection Velvet est 100% féminine et répond vraiment à l’ADN de Roger Dubuis avec d’un côté un savoir-faire horloger très technique et de l’autre, de la créativité » explique Dorothée Henrio, directrice marketing chez Roger Dubuis. Côté complications, c’est une date sautante bi-rétrograde qui a été développée pour cette collection. Même démarche chez Piaget, qui a présenté une toute première phase de lune pour la ligne Stella.

ET APRÈS ?

Il n’y a pas qu’à la Cop 21 que les énergies nouvelles sont à la mode. Si Parmigiani planche sur le système de régulation d’un mouvement quasi perpétuel, d’autres ont fabriquent de l’électricité pour alimenter le mouvement, à des fins variées. Chez Van Cleef & Arpels, des lames piézo-céramiques illuminent les diamants de la constellation de la licorne baignée dans la nuit. Piaget dope l’Emperador Coussin 700P en remplaçant l’échappement classique par un régulateur à quartz alimenté par une génératrice. Chez HYT, la nouvelle H4 s’illumine. Piézo-électricité ou dynamo, on ne réinvente pas la roue, on la miniaturise. Il sera dit que nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

par Carole Huyvenaar
mensup.fr

 



Copyright © 2001 - 2024 Inter Group News All Rights Reserved